Publié le 07 March 2012
L’avenir des banques en ligne est-il assuré ? Selon une étude Monabanq-Crédoc, réalisée par Internet en décembre 2010 auprès de 300 clients de ces banques virtuelles et dont les résultats ont été présentés mercredi 5 mai, 12 % des utilisateurs en ont déjà fait leur banque principale et 31 % envisagent de le faire. Une majorité écrasante (94 %) des personnes interrogées est toutefois également cliente de banques de réseau.
Les banques en ligne “commencent à percer, mais leur succès reste limité”, affirme Maxime Chipoy, chargé de mission banque-assurance auprès de l’association de consommateurs UFC-Que choisir. Boursorama, filiale de la Société générale, revendique 325 000 clients et 160 000 comptes courants. ING Direct déclare 800 000 clients mais ne communique pas sur le nombre de comptes. Les deux marques se disputent la place de numéro un, qui varie selon le critère retenu : nombre de clients, tarifs ou encore notoriété…
Pour l’instant, les banques en ligne “sont souvent des banques secondaires”, note M. Chipoy. Les clients gardent encore l’essentiel de leur activité bancaire dans une banque universelle, rattachée à un réseau, le frein psychologique n’étant pas totalement levé, comme ce fut le cas pour le commerce en ligne.
Ces nouvelles venues se sont, pour la plupart, “démarquées par des services précis “, note Eric Delannoy, du cabinet de conseil Weave, qui compte parmi ses clients Monabanq, aujourd’hui dans le giron de Cofidis participation et du Crédit mutuel. ING Direct fait des offres d’épargne avantageuses, Boursorama exploite son portail d’informations boursières, Monabanq mise sur le service…
CLIENTÈLE AISÉE
Elles attirent par ailleurs une clientèle bien spécifique. Selon l’étude Monabanq-Crédoc, la clientèle des banques en ligne est plus diplômée et plus aisée que la moyenne des Français : 65 % des clients détiennent un diplôme supérieur au baccalauréat, contre 39 % à l’échelle nationale, et 76 % d’entre eux disposent de plus de 1 830 euros de revenus nets mensuels, contre 55 % de l’ensemble des Français.
Les banques en ligne devront toutefois compter avec la concurrence des banques traditionnelles. “Un renversement de situation” est en train de s’opérer, affirme M. Delannoy. Avec la création de nouvelles marques en ligne par les banques classiques – Net Agence pour BNP Paribas, Agence directe pour la Société générale, Mon banquier en ligne pour les Caisses d’épargne… –, “le réseau n’est plus prioritaire, mais complémentaire”.
Cette stratégie n’est pas sans écueil. Alors que les banques en ligne se distinguent par des tarifs avantageux, celles rattachées à un réseau peuvent difficilement proposer d’autres grilles. Par ailleurs, cette activité est souvent perçue comme une concurrente par les salariés, entraînant encore “peu de prescription en interne” pour les services en ligne, affirme M. Delannoy.
Source : LeMonde.fr